A l’Ardoise
Il y a la densité de l’Ardoise, cette mémoire de la terre enfouie en ses strates et qui vibre à travers ses chants acérés.
Et il y a la lumière, ces lumières qui agissent sur eux comme autant de révélateurs colorés.
Chaque moment du jour, chaque instant de la nuit leur offre ces nuances noires qui les rendent différents dans leur immobilité : noir cendré, noir bronzé, noir olivé, noir pourpré, noir d’ébène, noir argenté, noir cuivré, noir calciné, noir toujours noir mais rouge, vert, bleu ou jaune…
C’est le temps, dans ses acceptions de durée et de patience qui, avec l’ardoise, procède de ces transformations, de ces multiplicités offertes au regard.
L’homme est comblé : ne reste que le vouloir regarder, prendre le temps de contempler, se laisser envahir.
C’est alors toute la dimension du silence contenu dans l’ardoise et ses stances colorées qui est donnée à celui qui regarde.
De cette relation, l’homme découvrira une convivialité et l’ardoise son humanité; il y a symbiose.
A. J.